Franck André JAMME

C'qu'est sûr, troisième oeil ouvert ou pas, c'est qu'c'est pas en crise de fou rire qu'il s'est vu dans l'obligation de partir dessiner son dernier mandala!!! Bonjour l'ambiance maison!
Un 'chtit coup d'Oulipo!... et hop ce serait reparti! Mais pas assez "intellectuel" pour lui!.....
Prout ma chère!
Entre San Antonio et le livre des morts, la sagesse sur terre consisterait à traiter des deux!

Voilà donc le bout du Chemin, commencé à la fin des années soixante-dix, à l'époque de "La Flamme dans l'eau", de Qui Vive; on se voyait dans un café rue Mouffetard, ou chez Maulpoix, ou chez moi. Après il y eut les années "Marchand Ducel", le "Dernier chant de Milarepa", ou "pour les simples". Puis les années ont passé... Arrivaient à la maison, "au secret", "Mantra Box", "L'apprenti du soleil"...
BC

Cher Ami, Ta presence est avec nous, ici a New York, avec tes livres, un splendide Tantric sur le mur, et nos conversations autour de notre table. Nos appels telephoniques reguliers seront reduits au souvenir. Tu nous parlais de ce travail interminable pour remettre ta maison en ordre, et des possibles projets d'ecriture, ainsi que la tres difficile traduction de la poesie de John Ashbery. On aurait
tant aime connaitre ta petite soeur, comme tu aimais l'appeler, et quel merveilleux medecin elle est. Ta parole nous manque. Serge et Anne-Marie a New York.

La flamme s'est éteinte
Le poète s'est fait la malle
On grelotte de froid, ce soir

Au revoir cher ami croisé depuis longtemps- au revoir car tes œuvres restent avec nous pour témoigner de la ténuité des choses.
Tu as multiplié les voyages, physiquement et mentalement, dans la fragilité et, t'y vouant intensément, expérimenté à quel point elle pouvait constituer le support non fragile
de tes pensées. Le dépôt de ces pensées en livres ou tablettes reste ton secret. Magnifique secret.

Adieu, ami lointain : la flamme continuera de brûler dans l'eau du côté de la rue de l'Epée.

"J'aurai vu. J'aurai saisi, à force, les trois cercles : le commun, le propre et celui de I'arcane. J'aurai su le désir et le vide. Parfois, trop proche de comprendre, j'aurai baisé les lèvres de l'abîme. Quelques chances m'auront sauvé. Il me faudra beaucoup d'esprit, à la dernière passe, pour rire de l'infime chemin parcouru." Tu te demandais s'il existait des fleurs qui s'ouvriraient si on les appelait par leurs noms. Demain nous déposerons des fleurs qui s'ouvriront, parce qu'elles t'entendront rire. Ta voix et ta présence te poursuivent, toujours plus loin du centre. Toi l'ami, le soutien, le joyeux, le parsemeur de liberté. Merci pour tant de chance. Ton ami

Ta pensée poétique était un « bouclier contre les loups ». Tu nous as armé de la plus belle des manières. Avec élégance et légèreté. L’idée du chef d’œuvre, c’est la possibilité à laquelle on travaille sans cesse grâce à toi. Tu es présent partout dans nos gestes d’artistes. Nous serons présents pour toi.

Inoubliable Franck André Jamme, je pense à toi, comme souvent, je lis comme souvent tes mots qui accompagnent mes moments si singuliers de ma vie d'homme encore maintenant. Je t'aime, je t'aime, je t'aime ami. Merci Merci Merci. Je pleure. Je vais ouvrir un de tes livres encore....Tu es là. Tu es toujours là, quelque part, ... "Tout étais si loin là sous nos yeux", Merci pour ce cadeau...Jean-Marc HEROUIN.

(My last letter to Franck, July 19, 2020)
Cher Franck, Please forgive me for allowing our communications to become inactive. I feel guilty about this and remember with great warmth our good days in New York and Paris and the little "club". Our conversations often had a deep and gentle nature perhaps touched with a shared melancholy that moved me very much. And we did special things for each other that showed something of a soulful harmony. And we frequently were playful, humorous, and lighthearted together like young boys that could get excited about music or arranging a party with others. This is not to be forgotten -- a lovely, shared lightness of being in the midst of personal issues and problems. It is rare and comes with the best of my memories of you. Something hard to explain to others. Most people are too protected to allow that level of intimacy and intensity into their lives without pulling back because finally they don't trust the other or themselves. I never felt that way about you. Just the opposite. We had both learned some things about life, its profound indifference and secret openings that are so hard to speak about except perhaps at certain poetic moments -- silence is an opening that words can't close. Can we trust the words that are so wrapped in reversals and contradictions? Perhaps it is only in an indirect, off-kilter, quasi-accidental disclosure that a certain truth sneaks in under the radar. We knew that difficult, ephemeral territory, each in his own way, and we could allude to it in a half-smile and look in the eye, which meant everything and nothing at the same moment. One cannot speak for two, one can hardly speak for oneself, but one can speak of the two and what it was like to be in that rare, shared state of receptivity to another. And so, I think, this should not be lost. Because it is so unusual and rare, elegant and quotidian, foolish and truthful. And it can raise spirits with a subtle grace and warmth of recognition.

Je t'embrasse,

Charles